Rappel des faits : le dimanche 25 août 1793 avait été choisi pour la convocation des réquisitionnaires à
St-Pol. Or, c'était le jour de la ducasse d'Aumerval. Une quinzaine d'entre eux, passablement éméchés, parcourent les localités à l'entour, arrachant les cocardes tricolores, coupant les arbres
de la Liberté, dans l'énervement croissant des beuveries provoquées par le soleil d'août. Ils raflent des armes chez des particuliers. Le District de St-Pol est prévenu, et des secours demandés.
Une brigade arrive de Béthune, fait sa jonction avec des chasseurs de Frévent, et des gardes nationaux arrivant de St-Pol, St-Omer, Béthune, Aire, Hesdin. Six mille hommes cernent les révoltés
réfugiés dans les bois de Bailleul-les-Pernes et de Sachin. La répression est affreuse. En cinq séances, le tribunal criminel juge vingt-huit accusés pour "avoir pris part à une émeute
révolutionnaire et tenté le rétablissement de la royauté". Dix-sept hommes dont Jacques François BINSE (1758-1793) et deux femmes seront exécutés à Saint-Pol ; cinquante autres resteront en
détention jusqu'après Thermidor, au lieu de se rendre au bureau de recrutement de Saint-Pol où ils ont été convoqués, des conscrits vont à la ducasse d’Aumerval où les esprits s’échauffent. Un
groupe d’une quinzaine d’hommes sillonne les rues des villages voisins, arrachant les cocardes tricolores, coupant des arbres de la Liberté, chahutant des notables… avant de se réfugier avec une
petite troupe d’excités dans les bois de Bailleul-lès-Pernes et Sachin car le District de Saint-Pol a été prévenu. Et le fait divers anecdotique bascule dans l’horreur. Le Saint-Polois Augustin
Darthé commissaire aux levées des hommes dans le Pas-de-Calais et Joseph Lebon, député à la Convention transforment une ducasse trop arrosée en « soulèvement contre-révolutionnaire ». Darthé fait
appel aux garnisons de Béthune, Aire, Frévent, Hesdin, Saint-Omer : 6 000 hommes sont mobilisés. « L’exemple sera tel qu’il intimidera les pervers et les aristocrates jusqu’à la vingtième
génération », dit alors Lebon. Trois cents « fugitifs » sont arrêtés dont beaucoup de paysans apeurés. En cinq séances, le tribunal criminel juge vingt-huit accusés pour « avoir pris part à une
émeute révolutionnaire et tenté le rétablissement de la royauté ». Dix-sept hommes et deux femmes sont exécutés à Saint-Pol ; cinquante autres resteront en détention jusqu'après
Thermidor
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Amand Joseph YVAIN (7-34), né à Aumerval le 26 mars 1785, épouse à Aumerval le 10 février 1812 : Sophie
Joseph BINSE (née à Amettes 62, fille de Jacques François BINSE ( guillotiné sur la Place publique de Saint-Paul de Ternoise le 31 août 1793 par la notoriété publique).